Entretien avec Philippe Terrier (FCVB) : "On rêve d’être intégré au projet Ligue 3"

Entretien avec Philippe Terrier (FCVB) : "On rêve d’être intégré au projet Ligue 3"
Philippe Terrier - Lyon Foot

Le Football Club Villefranche-Beaujolais, actuel 11e de National 1, vit une saison particulière.

Les Caladois ont eu une préparation tronquée par le maintien tardif de Bordeaux en Ligue 2. Après deux années fantastiques et deux play-offs disputés, les hommes d’Hervé Della Maggiore vivent un exercice plus compliqué, avec le maintien comme seul objectif. Préparation et mercato altéré, saison plus compliquée, le projet de Ligue 3, la formation, la rénovation du stade Armand Chouffet… Entretien avec le président du FCVB, Philippe Terrier.

Comment expliquer l’actuel classement du FCVB (11e) cette saison en National 1 ?

On vit une saison particulière, on a quand même vraiment cru aller en Ligue 2, on a pris beaucoup de retard sur la préparation et le recrutement. Dans la tête des joueurs aussi, beaucoup espéraient monter. Ça s’explique aussi par le départ de joueurs clé, comme Guillaume Khous (vers Sedan) et Adrian Dabasse (vers Orléans), et des retours de prêt dans leur club de Malcom Bokele (Girondins de Bordeaux) et Simon Elisor (Seraing puis Laval). On avait fait de bonnes pioches. On est un petit poucet en National, on ne peut pas faire des exploits toutes les années. Cette saison, on se retrouve à une place qui correspond mieux à notre budget. Mais on sait que l’on est toujours meilleur en deuxième partie de championnat, alors on va essayer de rester sur la dynamique habituelle.

Comment avez-vous géré le mercato estival, que vous n’aviez pu véritablement commencer fin juillet ?

L’ennui, c’est que l’on avait des pistes, même des joueurs que nous avions en prêt qui voulaient rester en cas de montée… On se retrouve à perdre beaucoup de temps, les propositions sont bien différentes d’une division à l’autre, rien qu’au niveau du salaire, celui de Ligue 2 est bien plus élevé que celui du National 1. Le challenge sportif est moins attrayant, sachant qu’on restait sur deux années exceptionnelles, il pouvait avoir un doute qu’on en effectue une troisième d’affilée. Donc les portes se ferment beaucoup et tu recommences à zéro. C’est vraiment compliqué, mais on a fait notre possible pour compenser les nombreux départs. La décision de sauver Bordeaux en Ligue 2 a été beaucoup trop longue.

L’effectif a pourtant été très remanié au mercato estival ?

Oui, et d’ailleurs, c’est pour cela qu’il n’y aura aucun recrutement durant ce mercato d’hiver, on garde le même groupe pour la deuxième partie de saison. Sauf, bien sûr, si les blessures s’accumulent, on voit que l’on a perdu Quentin Martin pour toute la saison face au Mans (blessure au tendon d’Achille). L’entraîneur peut me consulter en cas de besoin à son poste, mais normalement l’effectif que l’on a devrait convenir. Hervé Della Maggiore, le coach, fait beaucoup travailler ses joueurs, base son football sur des automatismes et n’a pas vraiment envie de chambouler son effectif. On a cette année un groupe qui est plus important que l’année dernière, donc on n’a pas besoin de recrutement supplémentaire.

Peut-on parler d’une saison galère (2 points d’avance sur la zone rouge et 6 descentes en National 1), ou plutôt de transition pour le FCVB ?

La vraie place de Villefranche, une fois les réductions de championnat effectuées, ce n’est pas la National 1 ? On rêve aussi à moyen terme d’être intégré au projet Ligue 3. Donc à ce niveau-là, le maintien, c’est déjà un exploit, sachant que l’année prochaine, on a quatre clubs de Ligue 2 qui descendront, des petits poucets qui disparaîtront, encore six descentes… Alors si on connaît la Ligue 3 dans deux ans, ce serait formidable.

Vous aviez déclaré cet été ne plus vouloir parler des deux montées manquées en Ligue 2, le FCVB est-il vraiment passé à autre chose ?

C’est sûr que la Ligue 2 aurait pu notamment avancer la réalisation des travaux que nous souhaitons réaliser sur le stade Armand Chouffet, d’avoir un joker en cas de descente en tant que promu et avoir plus de chances de connaître la future Ligue 3, le statut professionnel… Et bien sûr une somme d’argent extraordinaire pour notre club. Il faut faire avec et rester concentré dans la division qui est la nôtre.

Votre effectif a une moyenne d’âge de 27 ans, vous avez un groupe expérimenté. Est-ce un choix lorsqu’on connait la dureté du championnat de N1 ?

Oui, en plus, on est sur une année où tous les points comptent et les derniers matchs seront, on le sait, très tendus. Le maintien sera joué par près d’une dizaine d’équipes donc il va y avoir beaucoup de pression, surtout sur les cinq derniers matchs. Dans ce contexte, avoir un groupe avec beaucoup d’expérience peut être un vrai avantage. Il faut être réaliste par rapport aux deux dernières saisons, cette année, il n’y a que deux montées et il y a des équipes comme le Red Star ou Versailles qui ont une capacité de recrutement tellement forte, qu’on ne peut pas rêver du haut de tableau.

Où en êtes-vous concernant le développement du pôle formation ?

Aujourd’hui, un travail extraordinaire est réalisé par l’équipe de Laurent Combarel (responsable technique et coach de la réserve du FCVB), le bilan est très positif. On n’a pas pu acquérir le statut professionnel donc on ne peut pas ouvrir de centre de formation, mais vu le travail fourni et les résultats, c’est tout comme (équipes U15, U16 et U20 premiers de leur groupe). Avec les écoles environnantes, on travaille beaucoup, on va pouvoir proposer des sections scolaires de la 6e à la Terminale, et ça peut être un gros avantage pour le club.

Vous êtes notamment partenaire avec l’OL. Quelle importance ce partenariat a, au sein du club et de la formation ?

Quand on voit l’année dernière le prêt de Florian Da Silva, l’importance de ce partenariat avec l’OL se voit tout de suite. Après, cette année, on a quelques joueurs qui sont partis dans le centre de formation de l’OL, pour nous c’est une fierté. Quand on va piocher des gamins dans des petits clubs du Beaujolais, ces clubs-là doivent comprendre que c’est un indice de bonne formation et que le FCVB est là, afin de les aider à grandir. Quand ces mêmes joueurs chez nous partent à l’OL, c’est exactement la même chose, l’exemple parfait est celui de Maxime Gonalons. Ce genre de joueur est, pour un éducateur, un bel aboutissement. Le partenariat avec l’OL date de six ans, c’est relativement récent, et c’est un réel avantage.

Vous aviez créé la SAS (société par actions simplifiée) il y a plus de deux ans. Qu’est-ce que cela a changé dans la structure du club ? Peut-on parler d’un premier pas vers la professionnalisation du FCVB ?

L’Etat nous l’a imposée. Pendant trois années de suite nous avons atteint un certain chiffre d’affaires, donc on a été obligé de passer en statut de société. En règle générale, c’est plutôt une contrainte, puisqu’en tant qu’association, nous avions le droit aux subventions et d’élaborer un système de mécénat. En tant que société, on ne peut plus en bénéficier, donc au niveau des rentrées d’argent c’est plus compliqué, mais bon tous les clubs en N1 sont soumis à cette contrainte et chacun est obligé de s’adapter par rapport à ça.

Où en est l’idée d’agrandir le stade Armand Chouffet ?

Fin février, on y verra plus clair. On discute avec la mairie de Villefranche. On travaille avec des architectes pour construire de nouvelles tribunes. Il existe plusieurs solutions et contraintes : soit on rénove, mais on a plus nos espaces partenaires, soit on quitte le stade temporairement… C’est compliqué, le club vit aussi grâce à ses 500 partenaires, et on veille à les recevoir dans de bonnes conditions. Quitter le stade temporairement mettrait le club en péril. On peut s’installer à côté au petit stade Montmartin, pour six mois peut-être, mais pour deux ans, c’est impossible.

Vous aviez dit être en contact avec des architectes pour la rénovation du stade du FCVB, quel est le projet que vous voudriez le plus ?

Plutôt que de faire une seule grosse tribune, l’idéal serait de faire un stade à l’anglaise, complètement fermé, entouré de petites tribunes, pour que tout soit plus rapproché du terrain. L’idée est de faire un petit stade fermé, ça sert à rien de monter la capacité à 7000 personnes si c’est pour ne pas le remplir, si ce n’est pour une grosse affiche de Coupe de France. Ce stade devra être proportionnel à la taille de Villefranche. Je pense qu’un stade entre 4000 et 4500 places serait très bien pour le FCVB.

Propos recueillis par T.J.

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1 commentaire
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Pekemax le 01/02/2023 à 09:49

Interview intéressante ! Questions simples et ouvertes qui laisse la parole au président qui parle français sur les enjeux financiers de la N1 et la situation de son club.
Merci T.J

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