Ilian Némoz, jeune habitant de la Croix-Rousse, trace sa voie dans un sport encore méconnu qui demande exigence et discipline. Il lui suffit de changer de baskets pour devenir un vrai magicien qui enchaine les jongles. Ilian Némoz a découvert le foot freestyle il y a seulement un an et demi en tombant sur des vidéos de championnats du monde sans savoir qu’il s’imposerait quelques mois plus tard seulement dans cette compétition, chez les moins de 16 ans. L’adolescent, qui vient de fêter ses 14 ans, a tout de suite été séduit par la discipline et par une communauté bienveillante "où tout le monde donne des conseils".
Depuis, ce jeune Croix-Roussien s’entraine deux heures par jour, au point de créer ses propres gestes : "Il faut partir d’un geste qui existe et qu’on modifie. On appelle ça une variation. Ensuite, il faut créer pleins de variations et tout mélanger pour arriver à créer son geste à soi", nous explique le collégien, qui relâchera un peu la pression dans quelques mois pour réviser son brevet.
Mais d’ici là, Ilian Némoz compte bien se donner à fond pour participer aux championnats du monde en ligne qui se déroulent le 29 novembre, en direct sur Twitch. Une compétition à laquelle il a déjà participé l’année dernière : "J’ai fini dans le top 8 alors que personne ne me connaissait. C’était ma toute première compétition. Cette fois, tout le monde pense que je vais gagner alors je vais essayer", explique naturellement celui qui a remporté le titre de champion de France U16 il y a quelques semaines. Mais Ilian Némoz ne ressent aucune pression : "Je respire un bon coup et j’y vais. J’aime bien cette sensation, et puis je suis toujours meilleur en battle qu’à l’entrainement".

Pour performer, il faut respecter des critères, à commencer par la difficulté, mais aussi l’originalité et la créativité, le flow et le contrôle : "C’est le critère le plus important, celui qui va tout départager la plupart du temps, c’est le drop, le nombre de fois où tu fais tomber la balle. C’est peut-être ça mon point faible. Je fais encore pas mal d’erreurs et c’est pour ça que je n’ai pas fini parmi les huit meilleurs français lors des championnats de France", assume le jeune freestyler.
Pourtant, quand on le regarde enchainer ses gestes, tout a l’air simple : "J’ai un style un peu créatif et compliqué en même temps, j’essaie de faire des tours du monde et de mêler des nouveaux gestes que personne n’a encore fait", confie Ilian.
Autodidacte, l’adolescent n’en finit pas de progresser, sous les yeux de ses parents qui soutiennent la nouvelle passion de leur fils : "Avant, je savais tenir trois secondes en équilibre. Maintenant, je tiens 16 secondes avec le ballon sur le pied. Le salto, j’ai appris en regardant des vidéos. Quand tu as compris le truc, c’est facile à avoir au bout de deux ou trois heures d’entrainement".
Ce geste, ballon au pied, il le répètera des dizaines de fois pour le maitriser complètement avant de le proposer en compétition et franchir un palier supplémentaire le plus rapidement possible. Avec un objectif en tête : finir dans les 32 meilleurs adultes dès l’année prochaine aux championnats du monde. Ilian n’aura alors même pas 15 ans.
F.L.