Depuis le départ de Jean-Michel Aulas à la tête de l’OL, la gestion a toujours semblé compliquée, notamment avec un John Textor aux guidons. Dans un entretien avec Rothen S'enflamme sur RMC, l’ancien président américain de l’OL est revenu sur une période compliquée entre Rhône et Saône, sans oublier de tacler JMA : "Je ne pense pas que ma personne soit le problème juste parce qu’un journaliste sportif ne comprend pas les pages financières d’un journal", a-t-il lancé. Selon lui, les faits sont clairs : "Le club n’était plus solvable". Malgré les fonds injectés, l’OL affichait "139 millions d’euros de pertes à la fin de 2023, avec une balance des transferts négative de 44 millions".
S’il assure ne pas regretter son engagement envers Lyon, John Textor reconnaît une erreur dans la manière dont l’opération s’est déroulée : "Je n’ai pas commis une erreur en achetant Lyon. J’aime le club, j’aime la communauté. Mais j’ai fait une erreur en achetant quelque chose à Jean-Michel Aulas. Il ne voulait pas vendre. Il y a été contraint".
L’Américain rappelle que sa stratégie est assumée : "Ma mission est d’acheter des clubs en difficulté financière pour les ramener à l’équilibre et leur faire gagner des trophées". Une mission qu’il estime avoir remplie, soulignant le redressement sportif : "Nous avons fait passer cette équipe de la relégation à la Ligue Europa".
Mais la cohabitation avec Jean-Michel Aulas s’est rapidement tendue. "Quand vous achetez une entreprise à un homme qui ne veut pas vendre, il prend l’argent à contrecœur. Il vous donne le contrôle, puis va à la télévision un mois plus tard pour dire qu’il n’a pas l’intention de vous écouter", a expliqué l’homme d’affaires. Une situation qui l’a conduit, selon ses mots, à "faire l’impensable" en se séparant de l’ancien président.
Il a également affirmé avoir été choisi justement parce qu’il semblait le plus à même de s’entendre avec JMA : "J’ai été sélectionné parce que les vendeurs pensaient que je pourrais bien travailler avec lui. Mais il annonçait publiquement qu’il ne ferait aucun changement si on le lui demandait". Dès lors, "j’ai dû le licencier, ce qui est horrible".
Depuis cette rupture, les relations seraient restées extrêmement conflictuelles. "Chaque semaine, il y avait un problème urgent lié à Jean-Michel", a confié John Textor, évoquant notamment le gel de 14 comptes bancaires, soit 42 millions d’euros, à la suite d’un désaccord financier. "Il nous a attaqués publiquement, puis a expliqué le lendemain que son compte avait été piraté".
Le propriétaire lyonnais estime également que ces tensions ont pesé dans ses relations avec les instances. Mais selon l’Américain, la "réduction de la masse salariale, la baisse des dépenses, rendre le club viable financièrement… tout cela a été fait. Après 36 ans de présidence, le club ne tenait plus sur ses deux jambes. Nous l’avons ramené à l’équilibre et en Coupe d’Europe. Ce n’était pas simple".
Si la période Textor a touché à sa fin, les tensions persistent toujours avec l’homme d’affaires américain, qui ne semble pas avoir dit son dernier mot à l’Olympique Lyonnais.