L’Olympique lyonnais affiche une perte nette de 201,2 millions d’euros, un record historique pour le club, et surtout une dégradation spectaculaire par rapport à l’exercice précédent, déjà déficitaire de 25,2 millions.
Le transfert de Rayan Cherki à Manchester City pour 31,4 millions d’euros, pourtant présenté comme stratégique, n’aura pas suffi à freiner la dérive comptable.
Le chiffre d’affaires consolidé s’établit à 162,6 millions d’euros, soit 38 % de moins que lors de la saison 2023-2024. Une contraction massive, que le club attribue à l’absence de plusieurs revenus exceptionnels perçus l’année précédente : partage commercial LFP/CVC, revenus liés à OL Féminin avant la cession majoritaire, et autres "éléments non récurrents" évalués à 54 millions au total.
Dans le même temps, la masse salariale hors charges sociales atteint 177 millions d’euros, soit 109% du chiffre d’affaires, un ratio totalement incompatible avec les standards exigés par l’UEFA. L’OL précise toutefois qu’une baisse d’environ 40% est anticipée pour la saison 2025-2026.
L’endettement déjà massif s’alourdit encore : 576,6 millions d’euros, contre 463,6 millions un an plus tôt.
Autre charge exceptionnelle : l’accord conclu avec l’UEFA en juin 2025 à hauteur de 12,5 millions d’euros, permettant au club de rester éligible aux compétitions européennes malgré ses déficits.
Pour la saison 2025-2026, l’OL tente d’afficher de meilleures perspectives. Le premier trimestre affiche un chiffre d’affaires de 70,8 millions d’euros, en hausse de 7% sur un an. Le club s’appuie également sur son très bon parcours en Ligue Europa, dont il occupe provisoirement la tête.
Le communiqué assure que "l’ensemble des besoins d’exploitation" seront couverts grâce à de nouvelles liquidités et aux rééchelonnements de dettes sociales. En revanche, une "baisse très significative" des droits TV est déjà anticipée pour l’exercice en cours.
Le dernier bilan de John Textor
Ces comptes viennent refermer le dernier exercice placé sous la présidence de John Textor, démissionnaire le 30 juin dernier après l’épisode de la rétrogradation administrative en Ligue 2, finalement annulée en appel. La direction opérationnelle est désormais assumée par Michele Kang, nouvelle présidente de l’Olympique lyonnais.
Un changement de gouvernance qui intervient alors que le club tente de sortir d’une crise financière sans précédent.