Ce match qui m'a marqué : OL-Sochaux en 1967 par Fleury Di Nallo

Ce match qui m'a marqué : OL-Sochaux en 1967 par Fleury Di Nallo
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Le 21 mai 1967, l'Olympique Lyonnais se déplace à Paris. C'est la finale de la Coupe de France face à Sochaux. Fleury Di Nallo, attaquant de l'OL de 1960 à 1974, revenait en 2006 sur ce match qui l'a marqué.

Honnêtement, en 1966-1967, l'OL n'a pas fait une bonne saison.

Je dirais même que cette année-là, Lyon alignait l'équipe la plus faible jamais vue depuis longtemps. Notamment parce que le club avait enregistré de nombreux départs en 1966 comme Jean Djorkaeff, Marcel Aubour, Lucien Jasseron, Stéphane Bruey, Robert Traba, Michel Margottin et Aimé Mignot. Mais aussi l'attaquant Nestor Combin qui avait marqué 41 buts en 43 matchs et qui avait été vendu à la Juventus de Turin l'année précédente. Même l'entraîneur Lucien Jasseron était parti.

Du coup l'effectif avait été renouvelé et un nouveau coach avait été nommé, Louis Hon, qui a dû tout reconstruire avec des moyens réduits. Bref, une situation difficile pour l'OL.

Même si au départ, la priorité c'était le championnat, on a été vite été distancé au classement. Et la Coupe de France est devenue plus importante.

A l'époque, on jouait chaque tour sur un seul match sur terrain neutre. On a démarré à Annecy où on a éliminé Saint-Etienne (2-0). Une sacrée performance car les Verts ont fini champions cette saison. C'était un match assez symbolique de notre parcours en Coupe. Car à chaque tour, les parties étaient serrées. En 8e de finale, on a éliminé Rouen (1-0), puis Angers en quarts (1-0).

Mais le plus dur, ça a été la demi-finale. Comme il n'y avait pas de tirs au but pour départager les équipes en cas d'égalité, on a dû rejouer le match... trois fois ! C'était face à Angoulême. La première fois, on a joué à Limoges et on a fait 3-3. Puis 1-1 à Saint-Etienne. Et enfin 1-1 à Marseille. Du coup, on a appliqué le règlement en tirant le vainqueur de la demi-finale à la pièce ! Et l'OL a gagné. Un moment terrible, encore plus injuste que les tirs au but.

En finale, on a retrouvé Sochaux, une équipe assez moyenne qui avait terminé 13e du championnat. Mais les Sochaliens étaient quand même favoris, car plus réguliers. Notamment grâce à quelques joueurs très talentueux comme Claude Quittet ou Maryan Wisniewski.

Comme on avait joué trois matchs en dix jours à cause de notre demi-finale contre Angoulême, il n'y a pas eu de préparation spécifique. Au fond, l'objectif, c'était surtout de récupérer un peu de fraîcheur physique avant la finale.

Au départ, le match a été assez équilibré. Mais on a vite marqué grâce à Angel Rambert. Avant que Sochaux n'égalise par l'intermédiaire de Wisniewski.

A la mi-temps, le suspense était entier.

Au bout d'une heure de jeu, André Perrin a marqué pour l'OL. Avant que je n'inscrive le 3e but à trois minutes de la fin. Finalement, Lyon n'a pas tremblé. Et avec le recul, je pense que nos trois matchs joués face à Angoulême nous ont rendus service, car ils nous ont donné du rythme et une vraie motivation.

La clé du match a été la stratégie. On avait prévu de jouer en contre, en nous appuyant sur nos techniciens comme l'argentin Hector Maison à droite, Rambert à gauche, Perrin l'avant-centre et moi-même. Autre point fort : une défense jeune mais efficace.

Je me souviens d'un moment amusant. Sur un dégagement de Maison, le ballon a atterri dans les bras de Charles De Gaulle, qui assistait à la finale en tribune présidentielle. Une scène assez incroyable car il y avait 40 000 spectateurs au Parc. Et donc 1 chance sur 40 000 pour que le ballon finisse sur De Gaulle ! Et il l'a bien renvoyé !

Au total, j'ai disputé cinq finales de Coupe de France, j'en ai gagné trois et perdu deux. Mais celle-là reste la plus touchante parce qu'on avait gagné sans avoir une grande équipe. Et puis c'était la 50e finale, en présence du général De Gaulle. Un moment uniqué.

Quand on est rentrés à Lyon, ça a été la folie. Plus de 100 000 Lyonnais nous attendaient dans la rue. Et on a évité la descente en D2 avec une 15e place. Avec le recul, tout ça reste assez miraculeux !

Olympique Lyonnais-FC Sochaux : 3-1 (1-1 à la mi-temps)
A Paris le 21 mai 1967, Parc des Princes, devant 40 000 spectateurs.
Arbitre : M. Lacoste
Buts : Rambert (23e), Perrin (80e) et Di Nallo (88e) pour Lyon. Wisnieski (32e) pour Sochaux.
L'OL entraîné par Louis Hon : Michel Zewulko-Erwin Kuffer-Jacques Glyczinski-Marcel Le Borgne-Lucien Degeorges-Hector Maison-René Rocco-Robert Nouzaret-André Perrin-Fleury Di Nallo-Angel Rambert

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